Mélanie Gagnon, artiste
Processus de création
Une version de soi

D’œuvre en œuvre, sa démarche artistique se définit. Peindre prend le sens de plaisir, de principes naïfs, intuitifs où tout est permis et ce qui est visible n’est qu’une prolongation de qui elle est. Mélanie a saisi que ses œuvres sont imprégnées des états que qu’elle vit  lors de son processus de création.  Elle utilise pinceaux, spatule et divers produits pour créer.  La technique qu’elle a développée lui permet de créer le mouvement, de fusionner des couleurs, de faire un travail de superposition et de donner du relief et du caractère à ses œuvres.  Laissant vraiment libre cours à ses mouvements, elle se laisse inspirer par la vibration des couleurs, les éclats de lumière et l’irrésistible besoin de laisser son empreinte sur chaque tableau.    

Peindre devient un temps d’arrêt, de réflexion, de contemplation de ce qui l’entoure et de ce que lui fait vivre ce même entourage. C’est un lieu qu’elle découvre et qui la passionne de plus en plus, où l’espace-temps n’existe plus. C’est croire que l’on se perd alors qu’on se retrouve. De fil en aiguille, c’est le retour vers soi, vers l’être créateur et libre que chaque être humain est à la base, qui s’inspire et puise dans ses fondements autodidactes afin de donner un sens, une identification aux toiles qu’elle peint. Les toiles signées M portent leur histoire, leurs états, leurs couleurs et elles sont toutes des créations voulues à des tranches de vie spécifiques.

Ce qu’elle aime, trouver la beauté dans tout, peu importe sa forme ou sa difforme, qu’elle soit concrète ou abstraite. Elle aime le beau, Elle aime la simplicité, la liberté. Le beau dans l’ordinaire, le potentiellement beau dans le laid, le beau dans le magnifique à en devenir.  Avec son  intelligence visuelle et son sens créatif, elle arrive à reproduire les mouvements captés, des impressions, au moyen de la spatule et des bateaux, à imager la liberté, le bien-être et une solitude volontaire.  De plus, les réflexions qui la nourrissent gravitent souvent autour du potentiel de l’enfant, de l’humain,  la découverte de l’inconnu et  la beauté que l’on porte. 

Les fleurs, l’un de ses sujets, sont génétiquement conçues pour être belles, colorées et pour sentir bon. Cependant, les fleurs ne se questionnent jamais, elles portent cette confiance absolue qu’elles seront exactement ce qu’elles doivent être. De printemps en printemps, c’est la floraison qui revient et la vie qui se continue. L’humain a beaucoup à apprendre de la nature. 


Les bateaux quant à eux, sous diverses formes, représentent l’individu dans sa quête, le voyage vers soi, vers la découverte du monde. Le voyage vers l’autre, vers l’inconnu et la vulnérabilité. Les mouvements à la spatule permettent de créer diverses dimensions et profondeurs.

Discrète et laissant la place à l’œuvre, ses toiles sont signées de la première lettre de mon prénom M afin de laisser l’observateur prendre la valeur de ce qu’il regarde et non la personne à laquelle il associe son observation. C’était également un clin d’œil au verbe aimer. S’aimer assez pour se suivre et pour faire les choses selon son essence. Aimer pour vibrer, pour sentir à quel point la vie ne se limite pas à ce qui est déjà créé.

Afin de mobiliser les regards sur ce qu’elle peint, elle croise des lignes parfois douces, parfois prononcées. Elles peuvent être soutenues d’un trait d’épaisses couches de peinture ou encore être accentuées par le biais de la pâte relief. Bien définies, incomplètes ou allongées à la spatule, elles finissent par former un tout intéressant.

Entre le concret et l’abstrait, Mélanie trouve sa zone de plaisir, la zone où toutes les lignes, toutes les formes et toutes les couleurs deviennent malléables et c’est ce qui lui plait. L’art est maintenant en première ligne dans sa vie puisque lorsqu’elle regarde ses oeuvres, elle se reconnaît et elle voit le sens de son parcours.